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DE LA VILLE DE PARIS.
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levez contre nous, qui leur adhèrent ou les aydent et favorisent de leur conseil, moyens et facultez, d'autres qui se sont doucement contenuz et con­tiennent soubz la tollcrance de nos edictz, des­quelz il est bien raisonnable de faire quelque dif­ference et distinction et qu'ilz ne soient traictez de mesme facon que les aultres, nous voulons et ordon­nons que ceulx dc nos officiers de lad. nouvelle re­ligion qui nont porté les armes avecq lesd, eslevez, ny cu aucune participation ou intelligence avecq eulx, ayent, dedans vingt jours après la publication de ces presentes, à nous envoyer leurs procurations pour remectre en noz mains leursdietz estatz et offices, ausquelz sera par nous pourveu de personnes catho­licques, suffisantes et capables, comme dict est; et des deniers qui proviendront de la composition d'iceulx nous leur ferons assigner rente sur l'Hostel de nostre bonne Ville et cité dc Paris, pour en joyr par eulx et leurs heritiers plainement et paisible­ment.
« Sy donnons en mandement à noz aînez et feaulx les gens de noz courtz de Parlements, de noz Comptes, Court des Aydes, Baillifz, Seneschaux, Prcvoslz, ou leurs lieutenans, ct à tous noz autres justiciers et subjeciz,quc nos presentes declaration, vouloir, intention et contenu cy dessus ilz facent lire, publier et enregistrer, entretenir, garder et ob­server inviolablement, sans y contrevenir, ny souffrir y estre contrevenu; Cessans ct faisans cesser tous troubles et empeschemens au contraire. Car tel est nostre plaisir. En tesmoing de quoy, nous avons si-
gne ces presentes de nostre propre main, età icelles faict mectre et apposer nostre scel.
<tDonné à Sainct Maur des Fossez, le vingt cin-qiesme jour dc Septembre l'an de grace mil cinq cens soixante huict et de nostre regne le huictiesme'1'.»
Signé: "CHARLES».
Et sur le reply : «Par le Roy estant en son Conscil, Fizes».
Et ii costé : "Visa», et scellées de cyre verd en laz de soye rouge et verte.
Plusieurs religionnaires dechus de leurs charges et offices. Extraict des registres de Parlement. "Veu par la Court les informations faictes, à la requeste du Procureur general du Roy, à l'encontre d'aulcuns officiers du Roy qui se dient de la pre­tendue nouvelle religion reformée, exploietz d'aul­cuns des huissiers dc lad. Court, contenans les com­mandemens faictz, par ordonnance de lad. Court, à la requeste dud. Procureur general, à Forget, dc Courlay ct Danetz, Secretaires du Roy'2', Chesneau, chauffecire'3', Cyrano, marchant et garde de la ma­rée, Ribier, general des monnoyes, dc La Place'4', Premier President en la Court des Aydes, Thomas Turquan, General des Monnoyes, Bonnault, Secre­taire du Roy'5', Larbalestc, sr des Bordes'6', President des Comptes, me Gilles Dupré, Commissaire et examinateur ou Chastellet de Paris, m" Roullant
(l' Ces lettres patentes furent enregistrées au Parlement, le 28 du môme mois, et se trouvent au W volume des Ordonnances de Charles IX. (Archives nationales, X" 8627, fol. 337.) Elles ont été publiées par Fontanon, Edits ct Ordonnances-, in-fol., t. IV, p. 29/1.
(s> Raymond Forget avait été pourvu de cel office de Secrétaire du Roi, le 7 mai 1558; rétabli après les troubles, if le résigna, le 20 avril 1.571, en faveur de César Forget, son cousin. Guillaume de Courlay, reçu à la place d'Etienne Lalemant, le 5 octobre 1551, aurait résigné son office, suivant Tessereau, le 5 juillet 1554, en faveur d'Adrien de Thou. De Courlay élait privé aussi de sa charge de Conseiller de la ville de Paris. Quant à Danès, il y avait à celte époque deux Secrétaires du Roi de ce nom : Jacques, reçu le 19 dé­cembre 1561, et Robert, reçu le 29 juillet 1568. (Voir A. Tessereau, Histoire de la Chancellerie de France, in-fol., t. 1, p. 11 2, 121, i3i, i36, iô3, i65.)
(31 Guillaume Chesneau, chauOfecire de la Chancellerie de France. Il fut réintégré dans son poste après les troubles, car son nom figure dans des lettres patentes de février 1571, confirmant les privilèges des quatre chauffecires héréditaires. (Id., p. 161.) . '-' Pierre de La Place, né à Angoulême vers i5ao, fit ses études avec distinction à l'université de Poitiers. D'abord Avocat du Roi à la Cour des Aides, il en fut créé premier Président sous Henri ll. Son adhésion à la doctrine calviniste lui attira de nombreuses persécutions. Il avait été révoqué au commencement de la seconde guerre de religion et remplacé par Etienne de Nully ou de Neuilly. La paix de Saint-Germain lui rendit sa charge de premier Président, qu'il exerça jusqu'à la Saint-Barthélemy ; il périt assassiné dans lo massacre de ses coreligionnaires. (Voir Haag, La France protestante, in-8°, t. Vl, i856, p. 3i2.)
(-> Jean Bonneau ou Bonnault avait été reçu Secrétaire du Roi le ao février 1567; on trouve sa résignation au 20 avril 1572. (Tessereau, op. cit., p. 148, 14g.)
'°' Guy Arbaleste ou l'Arbaleste, seigneur de la Borde, vicomte de Melun, président en la Chambre des Comptes de Paris. Sa fille Charlotte épousa en secondes noces le célèbre Philippe Du Plessis-Mornay. (Li Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, t. I, p. 33o; Haag, La France protestante, édit. H. Bordier, t. I, 1877, c°l. -'-'-• )